La formation des enseignants

En matière de formation des enseignants du secondaire, il serait souhaitable que les « questions » mises aux concours de recrutement (CAPES et agrégation d’histoire-géographie, de lettres modernes ou de philosophie) n’ignorent plus aussi systématiquement les sujets liés à la traite négrière, à l’esclavage et à ses processus d’abolition, mais intègrent les composantes historiques, géopolitiques actuelles [1] et philosophiques ainsi que les œuvres des écrivains francophones issus des sociétés post-esclavagistes, tant antillaise que réunionnaise ou encore haïtienne [2].

Enfin, chaque académie pourrait constituer une ou plusieurs équipes d’enseignants chargées d’animer des stages pédagogiques à destination de leurs collègues, comme cela existe déjà sur certains aspects du programme. Cette action permettrait, parallèlement à une réelle prise en compte de la question de l’esclavage et de la traite dans la formation universitaire des candidats aux concours d’enseignement, d’aider l’ensemble des enseignants à réajuster leurs pratiques pédagogiques en la matière par le biais de la formation continue. Pour former ces équipes relais, il serait possible de s’appuyer sur les enseignants qui mènent déjà des actions pédagogiques approfondies sur le thème (comme le réseau des écoles associées de l’Unesco).

En liaison avec le développement de la recherche, il serait bon que la question des traites négrières, de l’esclavage et des abolitions figure en tant que telle dans les sujets de concours au recrutement des professeurs des écoles et des professeurs du secondaire.

[1] Comment peut-on enseigner le peuplement actuel des Amériques en dehors de toute référence à la traite qui y a transporté des millions d’Africains dont les descendants forment aujourd’hui une composante importante, voire majoritaire aux Antilles, de la population ?

[2] Est-il concevable qu’un futur professeur de littérature française ignore, lors de sa formation universitaire, les œuvres de certains des écrivains francophones les plus créatifs du xxe siècle, tels Aimé Césaire, Édouard Glissant, Jacques Roumain ou Jacques-Stéphane Alexis ?


 

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