Gare du Nord

A la gare de Paris Nord (10e)

Le collectif DOM TOM des cheminots CGT de Paris Nord a publié dès le 20 février 2007 sur son site internet un texte, L’esclavage aboli, commémoration du 10 mai 2007.

Ce document rappelle que « les hommes naissent libres et égaux en droit », énumère les étapes historiques de 1794, 1802 et 1848 vers la liberté, et affirme le devoir d’en entretenir la mémoire par un jour équivalent en métropole à celui des dates fériées dans les départements d’outre-mer. Il insiste sur l’impérieuse nécessité de continuer à lutter contre toutes les formes d’exploitation moderne.

Voici le texte intégral de l’appel L’esclavage aboli, commémoration du 10 mai 2007 :

"En 1802, Napoléon rétablit l’esclavage. Il cède aux pressions des représentants des colons et des grandes familles enrichies par la traite des noirs qui dénoncent « leur ruine et celle de la France ».

C’est en 1848, qu’enfin Victor Schoelcher signe l’abolition de l’esclavage.

Ce 150e anniversaire de l’abolition de l’esclavage met chaque peuple des DOM face à son histoire. Histoire qu’on nous a longtemps volé, caché, car il a fallu du temps, beaucoup de temps et de luttes pour que les habitants des territoires d’Outre-Mer obtiennent un jour férié pour fêter la mise en place du décret de l’abolition de l’esclavage

La Martinique le 22 mai, la Guadeloupe le 27 mai, la Guyane le 10 août, la Réunion le 20 décembre, Mayotte le 27 avril. Nous les originaires des DOM vivant sur le sol métropolitain revendiquent avec la CGT l’équivalent.

Nous avons un devoir de mémoire à accomplir pour que les hommes vivent libres et égaux. Chaque peuple doit assumer autant son passé que le présent pour mieux assurer l’avenir.

Il y a dans l’histoire des dates, des moments symboliques, des jalons dont il faut garder en nous la mémoire. Aucune communauté humaine ne peut vivre sans cette mémoire, ni sans repère qui parlent du passé et des progrès accomplis.

Jean-Paul SARTRE soulignait que l’esclavage demeure « un énorme cauchemar ». On ne s’en libérera pas en oubliant, mais en assumant ce qui a été et en ouvrant grand les yeux sur ce qui continue d’être la bonne conscience de quelques uns et celle d’un système d’organisation sociale, dussent-elles en souffrir.

Il est à nos yeux et également d’autres raisons qui justifient en ce début de siècle qu’on ne retourne pas la page. Elles tiennent au présent. De ce fait, l’intervention humaine peut avoir prise sur elles.

Si officiellement l’esclavage ne figure plus dans la constitution d’aucun pays, il existe toujours des formes de servitude et le rapport du Bureau International du Travail montre qu’il progresse de nouveau dans le monde.

L’esclavage d’aujourd’hui est dramatique, les situations dont on nous parle relèvent de la tragédie, la plus pure. Elles sont intolérables, qu’il s’agisse de la situation d’enfants, d’esclavage pour dettes, de prostitution etc... Dans les DOM, ce n’est pas mieux, à la Réunion par exemple il suffit de se pointer dans les mairies pour voir les files d’attente, celles-ci sont principalement composées de jeunes femmes ayant des enfants en bas âges. A la Réunion,42,2 % de la population active est sans emploi.

C’est aussi le département où l’on compte le plus grand taux de RMistes, mais aussi un des départements où l’on compte le plus grand taux de personnes assujetties à l’impôt sur des grosses fortunes. Les nantis de cette fin de siècle sont incapables de regarder en face les plus pauvres, ceux qui à la base de cette société souffrent du chômage et de l’exclusion. Ces personnes qui survivent grâce à la mendicité, sont à présent critiquées par les commentateurs de la radio et de la télé. En fait, ils n’aiment pas que ces mendiants viennent leur rappeler l’inégalité de la société. Ils crient au scandale car ils ont honte de regarder en face les tares de ce système injuste.

Cet esclavage moderne qui s’amplifie, constitue un véritable affront à la conscience humaine. La vérité sur l’esclavage doit être un passage. L’esclavage, c’est la forme la plus féroce d’exploitation de l’homme par l’homme. Il a fallu seize siècles de notre ère

L’esclavage a constitué la forme la plus répandue de l’organisation du travail, la base de la structure économique et sociale qualifiant ce passé de violence et de sang. Wernes Sombart, parmi bien d’autres a pu dire parlant de l’occident « nous sommes devenus riches parce que des races entières sont mortes pour nous, c’est pour nous que des continents ont été dépeuplés.

Aidons nos compatriotes et les jeunes générations à ne pas l’oublier.

C’est le 4 février 1794 que la Convention Nationale abolit l’esclavage dans les colonies ratifiant la décision déjà prise par Santhonax à St Domingue après la révolte des esclaves à leur tête, leur chef Toussaint-Louverture.

Ce décret doit mettre en application sur l’ensemble des territoires relevant alors de la souveraineté de la République, la déclaration des droits de l’homme votée quatre ans plus tôt le 26 août 1789.

Aujourd’hui, les enjeux auxquels nous avons à faire face nécessitent une forte mobilisation des cheminots actifs et retraités sur :

• Le pouvoir d’achat des actifs et retraités ; • L’emploi, la réduction du temps de travail ; • L’abrogation des dispositions ayant crée RFF, avec la concurrence entre entreprises ferroviaires qui se met en place, les restructurations qui se multiplient, l’éclatement qui se concrétise ; • L’avenir du régime spécial de la Caisse de Prévoyance et de la Caisse de Retraite ; • La reconquête des facilités de circulation ; • Les revendications spécifiques des originaires de l’Outre-Mer.

Toutes ces revendications exigent des actions de grandes ampleurs avec la Cgt.

Créé en 1978, ce collectif inscrit depuis de nombreuses années ce thème dans ses activités et débats, aux côtés de revendications pour la continuité territoriale et l’amélioration des conditions de travail.

Illustration : logo. source : http://www.cheminots-cgt-paris-nord.fr/Renseignements_Article.php3 ?id_article=209

contact : Secteur fédéral CGT des cheminots de la région de Paris-Nord

185 rue du Faubourg Saint-Denis 75010 Paris France Courriel : secteur@cgtpno.org Téléphone : 01.42.05.99.94 (interne : 215 158) Fax : 01.42.05.99.79 (interne : 212 148)

Portfolio


 

Suivez l'actualité du CNMHE
sur Facebook et Twitter

CONTACT

Président :
Frédéric REGENT

Assistante de direction
Chargée de communication:
Magalie LIMIER

CNMHE
Ministère des Outre-Mer
27 rue Oudinot 75007 PARIS

Mail : sec-cnmhe@outre-mer.gouv.fr

LIENS

Autres liens...

Accueil du site | Crédits