Hommage à Solitude à Bagneux (92)

Inauguration d’une place de la Liberté et d’une statue en l’honneur de Solitude à Bagneux (92) : "hommage aux victimes et aux résistants de ce cauchemar qui dura plus de quatre cent cinquante ans"

Jumelée depuis 1999 avec Grand-Bourg (île de Marie-Galante, Guadeloupe), Bagneux, qui avait déjà commémoré l’esclavage le 10 mai 2006 dès la première édition, a célébré, en 2007, le combat des esclaves contre leur condition. Sur l’initiative de Jean-Claude Félix-Tchicaya, maire adjoint chargé de la jeunesse, membre fondateur du collectif Devoirs de mémoires, furent inaugurée le 10 mai 2007 une statue en mémoire de Solitude.

Le programme des manifestations

Le 10 mai

- Une gerbe a été déposée sur la plaque Victor-Schoelcher, à 18h30, square Schoelcher.

- la statue en l’honneur de Solitude a été inaugurée à 19h avenue Henri-Barbusse au niveau de la Villa Auboin sur la future place des Libertés.

- Furent exposés également des dessins des enfants des centres de loisirs et le travail réalisé avec les éléves du LEP Léonard-de-Vinci, du collège Romain-Rolland et des jeunes fréquentant le service municipal de la jeunesse en collaboration avec la Maison des Arts et la plasticienne Françoise Reiffers.

- Les films d’animation sur le thème de l’esclavage réalisés en 2006 par les jeunes cités plus haut furent également diffusés.

Le samedi 12 mai

- la Maison citoyenne Thierry-Ehrhard a organisé à 15h une projection du documentaire Noirs d’Arnaud Ngatcha, suivie d’un débat sur “la République au risque de l’esclavage” animé par Yves Letourneur, professeur de philosophie émérite.
- un spectacle de l’association Rayons de soleil clôtura la journée.

A propos de Solitude et de l’inauguration de la statue en son honneur

Née en Guadeloupe, cette mulâtresse, célébrée dans un roman éponyme d’André Schwarz-Bart en 1972, illustre le rôle, trop souvent oublié, joué par les femmes dans la lutte contre l’esclavage. Née d’un colon et d’une esclave, elle-même plongée dans la servitude, puis libérée par la première abolition en 1794, elle se joignit, en 1802, au commandant Delgrès et aux autres marrons, lorsque Napoléon rétablit l’esclavage. Contre les soldats du général Richepance chargé de mâter la résistance, elle combattit, les armes à la main. Retranchée avec les insurgés à Matouba, elle les vit mourir au combat les 26, 27 et 28 mai. Capturée, condamnée à mort, elle bénéficia du cruel privilège réservé à l’époque aux prisonnières enceintes : on attendit que le petit esclave naisse, pour la pendre au lendemain de son accouchement. En 1999, la commune des Abymes en Guadeloupe honora son nom en érigeant une statue à sa mémoire sur le boulevard des Héros.

Sa panthéonisation a fait l’objet, de même que celle d’Olympe de Gouges, d’une intense campagne dès le début de l’année 2007, avec des articles dans la presse et appels aux présidentiables. Aux côtés du 8 mars, journée des femmes, le 10 mai fut l’occasion, avec cette inauguration, de contribuer à la sensibilisation. A noter que le ministère de l’intérieur, en avril 2007, a donné son nom à une salle de l’Hôtel Beauveau, siège des services et du cabinet.

Invité par ses amis métropolitains pour cette occasion, Patrice Tirolien, maire de Grand-Bourg, a relaté, dans son discours, l’histoire émouvante de cette figure emblématique, et la force de l’acte choisi par la commune des Hauts-de-Seine. Il y a aussi mentionné le cas de l’esclave Gertrude à Petit-Bourg qui fut brûlée vive, de la Jamaïcaine Nanny, qui mena un combat opiniâtre à la tête des marrons et obtint la signature d’un Traité avec les Britanniques. Il a rappelé le caractère particulier de 2007, déclarée « Année de la commémoration de l’Abolition de la traite par l’Angleterre ». Saluant comme « une grande avancée la reconnaissance par la France de l’esclavage comme fait historique », et la décision de lui consacrer la journée du 10 mai, il a évoqué le travail, indispensable, des historiens, et les débats actuels autour de la colonisation.

De son côté, Marie-Hélène Amiable, maire de Bagneux, s’est félicitée que la municipalité, le conseil local de la jeunesse, la maison citoyenne, les centres sociaux et culturels se soient impliqués dans le 10 mai dès 2006, avec pour objectif de se tourner vers « ce passé que nous avons tous en commun », et d’adresser un hommage « aux victimes et aux résistants de ce cauchemar qui dura plus de quatre cent cinquante ans ». Elle a souligné la « persistance de l’esclavage dans nos sociétés contemporaines », dénonçant les discriminations qui font du nom ou de la couleur de la peau un obstacle à l’accès à un emploi ou à un logement.

La statue, composée de bois d’Afrique et de métal, est, selon son créateur, le sculpteur Nicolas Alquin, « le premier mémorial au monde dédié à tous les esclaves résistants ». L’œuvre rappelle le “Nègre de fer mis au fer dans sa propre peau“, selon les mots des artistes et de la compagnie SourouS qui ont fait revivre Solitude.

Pour en savoir plus :

- consulter la rubrique "Discours" du présent site ;
- consulter la rubrique "galerie des stèles" du présent site

- Le journal de la ville de Bagneux a consacré un dossier à cet événement et à l’oeuvre en l’honneur de Solitude, et mis en ligne l’invitation à l’inauguration, qui comporte le témoignage du scultpteur, Nicolas Alquin : BAGNEUX INFOS - MAI 07 - N°144 Journal en ligne : http://www.bagneux92.fr/actu/bagneux_infos/index_bagneux_144.html

Illustrations et photographies :
- discours et lecture devant la stèle à Solitude. Deux photographies © Mairie de Bagneux.
- la statue, © 2007 - Les Nouvelles de Bagneux. http://nouvellesdebagneux.info/Inauguration-du-monument-en-l-honneur-de-la-mulatresse-Solitude,-10-mai-2007_a79.html

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