Paris. Musée Dapper. Mémoire partagée

Au musée Dapper, Mémoire partagée

Depuis 2006, le 10 mai est la journée officielle de commémoration nationale des « Mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions ». 2008 célèbre également le 160e anniversaire de l’abolition de l’esclavage. C’est dans ce cadre que le musée Dapper organise, pour la troisième année consécutive, Mémoire partagée, un événement qui favorise les regards croisés, les rencontres et les dialogues autour d’une histoire commune. Cette manifestation répond aussi à la volonté de s’appuyer sur des réflexions pluridisciplinaires portant sur l’esclavage, avec un accent plus particulier sur l’histoire, la sociologie et les pratiques artistiques.

Mémoire partagée accueille le festival « Regards sur l’esclavage : mémoire vive » (2-10 mai) organisé par Radio France Internationale (RFI). Cette année, le festival a choisi de mettre en lumière les héros et les résistances à l’esclavage, à travers la projection de films, documentaires et fictions produits aux Antilles, en France, à Cuba, aux États-Unis.

En 2006, la première édition de « Regards sur l’esclavage » entraînait sur les douloureux chemins de la traite négrière et du commerce triangulaire. En 2007, la deuxième édition racontait la naissance des sociétés du Nouveau Monde et les conditions psychologiques de la survie. Cette année, RFI a choisi de mettre plus particulièrement l’accent sur les résistances, les héros noirs, l’héritage, la mémoire vive.

Des fictions ont évoqué avec force les actes héroïques de ceux dont l’histoire a retenu les noms, Toussaint Louverture, Delgrès, Ignace, ou d’autres, anonymes, symbolisés par des personnages de fiction comme Gallo – le chef du palenque de Maluala –, Shola et Shango qui se révoltent dans Sankofa, et celles de tous ces marrons, tous ces héros inconnus qui ont lutté au jour le jour, pied à pied. Des documentaires inédits ont offert des points de vue différents sur les « traces vives », cet héritage, souvent musical, laissé dans le Nouveau Monde, par tous ces hommes et ces femmes arrachés à leur terre natale au cours de quatre siècles d’esclavage.

Pour mieux comprendre notre société contemporaine issue de cette histoire, et pour rendre hommage à une grande figure d’aujourd’hui qui vient de disparaître, fut projeté le documentaire de Laurent Chevallier Aimé Césaire, un nègre fondamental.

Une semaine d’images et de musiques en forme d’exutoire à la douleur que vivent encore, 160 ans après l’abolition de l’esclavage en France, de nombreuses communautés, pour aborder enfin les rivages de la sérénité et partager une histoire et un monde, à nous tous communs.

Focus sur les Antilles et le Nouveau monde

Sergio Giral, cinéaste cubain (El Otro Francisco, Maluala), Christian Lara, cinéaste guadeloupéen (Sucre amer, 1802), Hailé Gerima, cinéaste éthiopien installé aux États-Unis (Sankofa), ont chacun à leur manière revisité l’histoire tout comme le réalisateur britannique Michael Apted (Amazing Grace).

Regards croisés Antoine Lassaigne a consacré un film à Toussaint Louverture, le Napoléon noir, et un autre à Victor Schoelcher, un homme contre l’esclavage ; ces oeuvres évoquent de manière plus large les luttes menées pour abolir l’esclavage. De leur côté, Batiste Combret, Sébastien Gouverneur et Nicolas Guibert, avec Trous de Mémoire, nous entraînent des rives de Bordeaux vers le Nouveau Monde, dans un parcours mettant en lumière liens historiques, rêves sombres et mémoire protéiforme.

Les traces vives Le Suisse Pierre-Yves Borgeaud et le Français André Gladu ont suivi la piste de l’héritage musical dans Retour à Gorée pour le premier, et Marron, la piste créole en Amérique pour le second. Enfin Socca Fever de Claude Santiago nous mènent au coeur de la musique de Trinidad. Ces films constituent un véritable voyage à travers la mémoire musicale du peuple noir.

Tous les films sont suivis de débats en présence des réalisateurs (Sergio Giral, Hailé Gerima, Antoine Lassaigne, Laurent Chevallier, Pierre-Yves Borgeaud), des acteurs (Jean-Michel Martial, Luc Saint-Éloi), de musiciens, d’historiens.

L’esclavage raconté aux jeunes

Afin de sensibiliser les écoliers, collégiens et lycéens à l’histoire de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions, l’institution éducative souhaite que les enseignants puissent organiser des moments forts de réflexion et de partage dans leur classe. C’est pourquoi le musée Dapper a tenu à inviter, dans le cadre d’une rencontre intitulée « L’esclavage raconté aux jeunes », Gilles Gauvin, auteur de l’Abécédaire de l’esclavage des Noirs et enseignant. Son approche claire et vivante du sujet permet aux jeunes de mieux comprendre l’histoire de l’esclavage, ses événements majeurs et de découvrir ses acteurs principaux. L’intervention de Gilles Gauvin fut suivie de celle du conteur martiniquais Igo Drané. Ses récits constituent de véritables tableaux nourris des riches traditions des Caraïbes.

Musée Dapper 35 bis, rue Paul Valéry 75116 Paris Tél. : 01 45 00 91 75 Tous les jours de 11h à 19h.Fermé le mardi http://www.dapper.com.fr Du 2 au 7 mai, séances à 18h30 et à 20h30 Samedi 10 mai, séance à 15 h, 18 h et 20h30 Dossier de presse : http://www.dapper.com.fr/fondation-actions.php Programmation détaillée sur www.rfi.fr et www.dapper.com.fr à partir du 15 avril.

Avec le soutien de la Mairie de Paris. En partenariat avec ARTE, Générations et Gens de la Caraïbe.

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