L’inventaire dans les collections nationales et régionales des objets relatifs à la traite négrière, l’esclavage et leurs abolitions

Le 9 février 2005, le CPME rencontrait la directrice des Musées de France et le conservateur en chef du Patrimoine, au siège de la Direction des Musées de France. Le CPME a souligné l’importance de cet inventaire qui constituerait une source capitale pour les conservateurs, les historiens de l’art, les historiens de l’esclavage, les chercheurs et les étudiants. Il contribuerait à l’étude de l’iconographie de la traite négrière, l’esclavage et leurs abolitions et ouvrirait de nouveaux champs d’études. La relation entre mémoire, histoire et culture visuelle serait ainsi mise en lumière, permettant d’approfondir les questions liées à cet événement charnière pour la société française et les sociétés issues de l’esclavage. Finalement, cet inventaire dont la finalité correspond à une des missions du CPME - avancer des propositions pour faire connaître cette histoire - serait un geste concret et fort dans cette voie.

Il existe déjà un corpus référentiel : les catalogues des expositions tenues lors du Bicentenaire de la Révolution française (1989), du cinq-centième anniversaire de l’arrivée de Christophe Colomb aux Amériques (1992), du cent-cinquantième anniversaire de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises (1998), les catalogues des expositions recensées par le CPME et le travail accompli par Hugh Honour et répertorié dans les volumes The Image of the Black in Western Art from the Antiquity to the 20th Century ainsi que les volumes L’Image du Noir dans l’art occidental. Le travail de l’historien de l’art Marcus Wood, Blind Memories. Visual Representations of Slavery in England and America, 1780-1865 (2000) ouvre aussi des perspectives. Wood, qui a analysé les objets relatifs à ces questions en Angleterre et aux États-unis, montre bien l’intérêt d’un tel travail qui questionne une iconographie toujours marquée par l’illustration abolitionniste. Ainsi l’exemple de la coupe du bateau négrier Brooks, très largement repris, et qui s’avère être un montage entièrement fictif réalisé pour marquer les esprits et provoquer l’indignation.

Pour le CPME, l’inventaire couvre plusieurs catégories :

  1. les objets connus, exposés ou en réserve dans les musées, mais dont la relation avec la traite négrière, l’esclavage et leurs abolitions n’a pas toujours été mise en lumière (par exemple Le Radeau de la Méduse de Géricault) ;
  2. les documents enfouis dans les réserves ;
  3. les gravures ;
  4. les documents produits aujourd’hui.

Ce travail d’inventaire, effectué sous l’égide du CPME, avec l’aide d’historiens de l’art et de la Direction des Musées de France, pourrait déboucher sur un catalogue raisonné et commenté des objets relatifs à la traite négrière, l’esclavage et leurs abolitions qui sont dans les musées français. Ce projet pourrait recevoir le soutien du ministère de la Culture et de la Communication, du ministère de l’Outre-mer, de l’Unesco (dont certains aspects du programme « La Route de l’Esclave » rejoignent ce projet), et des Régions Outre-mer.


 

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